Le 09 avril dernier, s’est constitué au sein de l’Assemblée Nationale, une commission d’enquête sur la situation et les pratiques de la grande distribution et de ses groupements dans leurs relations commerciales avec les fournisseurs.

Ce mardi 30 avril était l’occasion pour la Commission d’Enquête de mener une première série d’auditions des différents acteurs concernés, en outre ici, la Confédération Paysanne et la Coordination Rurale.

L’occasion pour moi de les interroger sur certains points, quelques mois après l’adoption de la loi EGAlim, supposée amméliorer les relations commerciales entre agriculteurs et grande distribution.

Qu’en est-il véritablement? C’est ce que j’ai souhaité savoir.

« Merci Monsieur le Président,

J’aurai voulu savoir un petit peu le rôle que les organisations de producteurs, les OP, ont pu jouer dans les négociations commerciales puisque le but de cette loi était aussi de renforcer les OP afin que les producteurs soient plus forts pour négocier avec la grande distribution.

Donc, comment ce sujet-là, a pu avancer au cours des négociations ? »

 

Réponse de Nicolas GIROD, secrétaire national de la Confédération paysanne:

« Sur la première question, sur les négociations en elles-mêmes, je vais avoir énormément de mal à répondre. Les négociations commerciales en elles-mêmes se déroulent entre la grande distribution et l’industrie, le monde paysan n’a pas du tout sa place. C’est-à-dire que soit nous on vend à un industriel qui lui négocie avec la grande surface, soit on vend nos produits à une coopérative qui elle, coopérative, négocie avec la grande surface. A aucun moment donné, on est en relation directe avec la grande distribution pour négocier et voir comment ça avance, voir si on peut y mettre des sanctions, voir ce que vous évaluez sur le transport, comment est-ce que ça peut être pris en compte etc.

On est pas du tout intégrés à ces discussions-là, et c’est bien un des regrets, la loi doit permettre qu’il y ait une meilleure connaissance de ce qu’il se passe dans les box de négociations et que le prix qui doit être formé en marche avant, comme ça a été mis en avant dans les différents discours d’Emmanuel MACRON et dans la loi. Si on n’a pas une connaissance de ce qui est vendu par l’industriel à la grande surface, dans ce qui est vendu, quel volume de produits agro-alimentaire est présent, à quel prix ça a été acheté au paysan, ou à quel prix ça a été prévu d’être acheté au paysan, s’il n’y a pas cette connaissance-là, il y a aucun moyen pour nous d’arriver à cranter des choses et arriver à une meilleure répartition de la valeur ajoutée.

Donc ça c’est le premier élément, c’est-à-dire que nous, nous n’avons aucune visibilité sur les négociations commerciales en elles-mêmes à part ce qu’on nous rapporte, ce que peut rapporter la FCD, les différents protagonistes des négociations commerciales sur les volumes qui sont contractualisés.«