Ce mercredi 22 janvier 2020 avait lieu en Commission du Développement Durable et Aménagement du Territoire, la présentation du rapport de la mission d’information portant sur les agrocarburants.

 

Voici mon intervention :

« Merci Madame la Présidente,

Monsieur le Président,

Messieurs les Rapporteurs,

Mes chers collègues,

Nous voici réunis ce matin au sein de notre Commission, afin d’évoquer ensemble les travaux et les conclusions de la Mission d’Information sur les agrocarburants.

La création de cette mission d’information intervient après la controverse liée à la transformation de la raffinerie Total de la Mède en unité de production de biocarburants à partir d’huiles végétales notamment provenant d’huile de palme.

Un an après la création de la mission, nous savons que ce sujet n’est pas clos et suscite toute notre vigilance comme ce fut le cas lors du projet de loi de finances étudié à l’automne dernier.

Néanmoins, je pense qu’il ne faut pas cantonner le rapport au seul sujet de l’huile de palme, ce serait ne pas comprendre l’ensemble des enjeux qui se présentent à nous sur ce sujet des agrocarburants.

C’est dans un tel contexte que je tiens ainsi à saluer le travail qu’a été celui de nos collègues, le Président et les Rapporteurs, pour la présentation de ce rapport et la tenue d’une vingtaine d’auditions durant toute cette année 2019.

En effet, leurs travaux nous permettent aujourd’hui d’avoir une meilleure vision sur l’ensemble de la production et de la consommation des agrocarburants en France, tout en prenant en compte le cadre réglementaire européen et les défis à venir pour ces filières.

Aujourd’hui l’enjeu de la France face aux agrocarburants est immense, il s’agit ici d’envisager notre indépendance énergétique, de sortir des énergies fossiles, et de réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Il s’agit donc bien là de véritables solutions pour l’avenir de nos usages en carburant.

 

Toutefois, cela implique de nombreux changements directs voire indirects sur l’affectation de nos sols et cela peut être tout aussi néfaste d’un point de vue environnemental que l’usage des énergies fossiles selon les cultures, comme nous avons pu en débattre s’agissant de l’huile de palme.

 

Ainsi, envisager le développement de ces agrocarburants c’est également se poser des questions quant à l’avenir de nos sols.

 

La filière est un enjeu pour l’agriculture et l’emploi en France.

Mais comme l’ont bien rappelé nos rapporteurs, il est nécessaire de faire la part des choses entre les sols affectés à la production d’agrocarburants, et ceux affectés à la production alimentaire de notre pays.

 

Les mono-cultures dédiées aux agrocarburants ne sont pas au rendez-vous des enjeux environnementaux en termes d’usage de produits phytosanitaires et de biodiversité.

 

Enfin, je pense qu’il est vraiment temps d’accélérer et de développer les agrocarburants de deuxième et troisième génération comme les microalgues qui constituent une véritable richesse, en se servant de ce que la nature produit, tout en prenant soin de ne pas créer de nouvelles sources d’artificialisation des sols par l’usage de bassins. »

 

Vous pouvez également retrouver les informations sur cette Mission d’Information, sur le site de l’Assemblée Nationale ici.