La ressource en eau est vitale et en voie de raréfaction. Les épisodes climatiques de ces dernières années, même en Bretagne, région où ce sujet n’était jusque-là pas un, nous enjoignent à intensifier et accélérer nos mesures pour économiser l’eau et mieux gérer la ressource.

Les acteurs du petit et du grand cycle de l’eau sont divers sur la circonscription. Suez en fait partie en tant que délégataire des collectivités sur le Léon, c’est le cas s’agissant de l’exploitation de l’usine de potabilisation du syndicat de l’Horn à Plouénan ou encore de la station d’épuration de Vilin Vras à St Pol de Léon, que j’ai pu visiter.

Dimensionnée pour un équivalent de 12 000 habitants, l’usine prend en charges les eaux usées de 7 000 habitants environs et traite entre mille et six mille mètres cube par jour, selon l’afflux hydraulique lié aux conditions météorologiques.

Nous avons parcouru le site constitué d’un système de bassins, de filtrages de différents dimensionnements et d’apport d’oxygène dans l’eau qui permet l’équilibre des bonnes bactéries dégradant la matière organique, les graisses et les huiles pour libérer dans le milieu une eau assainie. Le différentiel entre l’eau usée urbaine et l’eau rejetée en issue d’épuration est éloquent.

Cette visite nous a permis d’aborder des enjeux très variées sur lesquels la puissances publiques doit encore s’améliorer.

En effet, en l’état actuel de la réglementation, les stations d’épuration agissent sur les nitrate, nitrite, phosphore, et ammoniac principalement. Quid des pesticides et résidus chimiques dont nous ne mesurons pas totalement toute l’étendue des effets délétères et à long terme sur nos organismes, sur la santé environnementale et la biodiversité ? Nous avons désormais les outils pour détecter les métabolites de pesticides et les résidus médicamenteux mais ce volet reste un impensé nos unités de traitement.

Cela laisse des perspectives immenses de travail et un mur de financements associés !

L’assainissement a longtemps fait figure de parent pauvre de l’action publique locale, avec de grandes disparités locales sur l’entretien des réseaux. Alors que le Premier Ministre vient d’annoncer la fin du transfert obligatoire de la compétence eau et assainissement, expression qui a pu prendre à rebours les collectivités, les enjeux de financement et reprise de nos réseaux restent entiers et non résolus par cet arbitrage.

Autre dysfonctionnement généralisé, nous sommes encore sans solution face aux débordements en période de fortes pluies. Les rejets nuisibles sont alors inévitables, dans une zone proche des bassins conchylicoles…

Nous avons également évoqué l’hypothèse d’une réutilisation de l’eau claire sortant de la station. La station étant en zone littorale, il n’est pas totalement pertinent de la rejeter intégralement dans le milieu. Sans impact négatif pour la continuité et le bon état écologique des cours d’eau, elle pourrait pour partie alimenter le bassin de réserve servant aux agriculteurs du territoire. Une étude est dédiée à ce sujet.

Selon la situation locale, toute les solutions sont à rechercher pour économiser la ressource, en respectant la sensibilité du milieu.