Question n°994 – Publiée au JO le 15/10/2024
Reconnaissance de la graphothérapie
Mme Sandrine Le Feur appelle l’attention de Mme la ministre de la santé et de l’accès aux soins sur la nécessité d’une reconnaissance de la profession de graphothérapeute.
Cette discipline encore peu connue est exercée en France par environ huit cents professionnels, qui accompagnent chaque année plusieurs dizaine de milliers de personnes en difficulté avec leur écriture manuscrite. L’écriture occupe une place centrale dans les apprentissages scolaires. Les études sur le développement cognitif concordent pour reconnaître que la maitrise de l’écriture manuscrite est un levier fondamental pour le développement global de l’individu. Une écriture fonctionnelle, confortable au niveau du geste, fluide et lisible, va de pair avec un développement cognitif assurant les apprentissages et l’estime de soi.
La dysgraphie constitue un réel handicap, en plus d’être une barrière à l’apprentissage, et également une barrière sociale. Elle peut même être génératrice de harcèlement scolaire. Elle touche aujourd’hui environ 10 % des élèves en âge d’être scolarisés, elle se manifeste souvent autour des 7/8 ans et peut recouvrir des formes très diverses allant d’une écriture illisible, trop lente, ou de mauvaises postures faisant souffrir l’enfant, à des difficultés liées à un handicap neurodéveloppemental ayant été ou non diagnostiqué (dysphasie, dyslexie, dyspraxie, etc.). Avec l’essor des technologies numériques, nos prises de notes facilitées par les claviers, nous écrivons collectivement de moins en moins à la main, ce qui tend à avoir des répercussions directes sur la maîtrise du geste graphique au global dans nos sociétés. En se focalisant sur la motricité fine le graphothérapeute apporte de résultats certains à toutes ces situations.
Actuellement, les professionnels de santé orientent les publics vers l’orthophoniste ou l’ergothérapeute. Pourtant les graphothérapeutes possèdent des techniques particulières et spécifiques dont ne disposent pas les ergothérapeutes et les orthophonistes, ils pourraient les alléger de nombreux patients s’ils étaient intégrés aux cadres de collaboration pluridisciplinaire associant les professionnels de santé.
Par ailleurs, face à la place croissante que prend la discipline dans les parcours d’apprentissage et de soins, les graphothérapeutes réunis sous la fédération GRAFEM appellent à établir un cadre réglementaire garantissant la qualité des prestations et niveau de qualification uniforme. C’est bien plus de régulation, au bénéfice tant des graphothérapeues que de ceux qui les consultent, et la reconnaissance de leur activité qui est attendue des professionnels. Aussi elle lui demande s’il envisage d’entamer des travaux avec la GRAFEM afin de concourir à l’existence d’un cadre réglementaire encadrant les pratiques.