Le troisième rendez-vous d’échanges de la circonscription dans le cadre du Grand Débat National avait lieu jeudi 7 mars salle Ti Ploegadis de Plouégat-Moysan et portait sur l’organisation de l’Etat et des services publics.

La séance s’est ouverte sur quelques constats :

– Les métropoles focalisent toute l’attention des élus nationaux et tous les subventionnements

– Les déserts médicaux se ressentent beaucoup en zone rurale : il est de plus en plus difficile de recruter des professionnels de santé ou même des aides ménagères

– Problème d’égalité territoriale vis-à-vis de l’accès numérique (internet, téléphonie mobile)

– La diminution des services publics de proximité dans les communes rurales est déplorée, les manques de desserte de transport en commun également. C’est un problème d’attractivité des territoires et d’emploi.

– Sentiment partagé que ce sont les énarques qui nous gouvernent, et pas les politiques

Les lenteurs « épouvantables » de l’administration sont dénoncées.

Une solution évoquée est d’accorder plus de place au numérique ainsi qu’aux démarches en ligne, à condition que des formations et de l’aide téléphonique soient accessibles et que la possibilité d’échanger avec un fonctionnaire demeure, notamment pour les questions liées à l’impôt.

Dans cette optique il convient également de réduire la fracture numérique qui est réelle dans les zones rurales.

Tous demandent plus d’accessibilité des services publics 

– des horaires adaptés (samedi matin)

– voire la présence de permanences périodiques dans les mairies pour les services publics

– gratuité des services téléphoniques liés aux services publics

Il convient de conserver le Sénat, cette chambre a un rôle incontournable pour assurer un bicamérisme garant d’un esprit de contradiction et d’une analyse contradictoire de la loi.

Beaucoup de considérations sur le mille-feuille administratif à la française.

Il est à revoir, mais les participants insistent sur l’importance de l’échelon communal, qui constitue un repère pour le citoyen : toutes les interrogations des uns ou des autres se retrouvent toujours au niveau de la commune, surtout dans les petites communes.

En revanche, le nombre d’élus dans les petites communes serait peut-être à revoir, leur nombre apparaît important eu égard aux transferts de compétences vers les EPCI.

Il y a unanimité pour dire qu’il y a au moins un échelon de trop. Il faut simplifier ce mille-feuille par souci d’économies et de lisibilité pour le citoyen.

Le département serait l’échelon à revoir ou à modifier. En raison d’inégalités entre les différents départements, certains pensent qu’il conviendrait de recentraliser la compétence sociale.

Certains participants en appellent à davantage de décentralisation, d’autres indiquent qu’il faut veiller à ne pas rogner sur ce qui relève du domaine régalien, car l’effet pervers serait d’instaurer des féodalités dans les territoires.

Des interrogations sur le rôle du CESER, à quoi sert-il ? qui le finance ? quelle est la légitimité des personnes qui y siègent, qui ne sont pas des élus mais dont les avis sont néanmoins suivis ?

La santé s’impose comme une priorité à part pour l’ensemble des participants.

– Il est proposé d’obliger les médecins à s’installer là où il y a des besoins

– Ne pas généraliser la télémédecine, qui ne paraît pas réellement adaptée aux enjeux de santé publique

– Le coût des structures hospitalières est néanmoins décrié, avec une demande de faire un inventaire sur l’immobilier, les services administratifs qui ne sont pas au contact des patients mais seraient aussi nombreux que les soignants

– Faire un bilan des emprunts toxiques contractés par les établissements hospitaliers

Il y a une demande réelle pour un réseau de transports publics efficient et adapté, avec des dessertes régulières dans les centres bourgs.

Quelques sujets annexes à la thématique retenue pour ce débat ont été abordés

Sur notre système électoral :

– Instaurer des élections directes pour les intercommunalités est une demande

– Problème de représentativité du conseil régional car il s’agit d’un scrutin de liste ; on ne peut identifier clairement son conseiller régional

– Il faudrait redébattre du septennat car le quinquennat apparaît trop court pour mener des réformes

– Revoir le couplage des élections législatives et présidentielles, pour une Assemblée plus autonome de l’exécutif

– Reconnaissance du vote blanc avec comme corollaire le vote obligatoire

– Instaurer une dose de proportionnelle

– Les participants ne sont pas favorables au RIC, certains sujets ne doivent pas relever d’un referendum, les citoyens n’ont pas conscience des conséquences d’un référendum, comme on le voit pour le Brexit

– Mais il faudrait une possibilité pour les citoyens de se prononcer à mi-mandat, par exemple avec des législatives décalées

– Il manque un contrôle de gestion de l’utilisation des moyens et du budget de l’Etat. La cour des comptes pourrait jouer ce rôle.

– Il faudrait que les acteurs soient intégrés dans les instances de décision sur les zones commerciales.

Merci à tous d’être venus vous exprimer, vos contributions seront restituées sur la plateforme officielle du Grand Débat National.