Des océans en danger

Aujourd’hui, les mers et océans sont menacés par les effets du dérèglement climatique, par la pollution en grande partie causée par le plastique et par la surexploitation des fonds marins.

Le GIEC nous alerte sur quatre grandes menaces qui agissent sur les eaux de notre planète : une montée du niveau des océans pouvant aller jusqu’à un mètre d’ici 2100 ; une acidification de ceux-ci se traduisant par une baisse de 0,3 de leur potentiel hydrogène (pH) en 2100 ; une modification de la salinité des mers ; une baisse de leur oxygénation affectant de nombreuses espèces marines en les restreignant dans leurs déplacements ou leur territoire de vie.

Pourtant, les océans représentent de riches ressources pour l’humanité. S’étalant sur près de 70 % de la surface du Globe, ils nous offrent un écosystème varié ainsi qu’une multitude de puits de carbone, assurant la survie de plus de 3 milliards d’individus à travers le monde.

Seulement, les mers restent les grandes oubliées des échanges internationaux consacrés à la transition écologique et au climat, malgré leur place essentielle dans l’engrenage climatique.

Brest, hôte d’échanges cruciaux

Le Sommet One Ocean Summit, organisé à Brest du 9 au 11 février 2022, a permis des échanges internationaux pour des solutions et engagements durables de l’univers marin.

Construit à partir d’ateliers et de forums, il a mobilisé pas moins de 700 intervenants qui occupent une place importante dans la communauté maritime internationale.

Le Sommet a rassemblé 41 États, des représentants de la société civile, des entreprises et a posé les jalons d’une présidence française du Conseil de l’Union européenne engagée pour le climat et d’une politique européenne active en faveur des océans.

Le vendredi, le Président de la République Emmanuel MACRON a accueilli les chefs de gouvernements afin de discuter sur des réelles actions à mettre en place.

Les « Engagements de Brest pour l’Océan »

Plus de 100 pays ont fait part de leur détermination à préserver les océans aux côtés du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, de la directrice générale de l’UNESCO et du Secrétaire général de l’Organisation maritime internationale. Les dirigeants rassemblés à Brest se sont engagés à œuvrer collectivement, rapidement et concrètement pour mettre un point d’arrêt à la dégradation de l’Océan.

Ils ont choisi d’agir pour la préservation de la biodiversité, l’arrêt de la surexploitation des ressources marines, la lutte contre les pollutions et l’atténuation du changement climatique avec la création d’aires protégées, la lutte contre la pêche illégale, la réduction des nuisances liées à la croissance du transport maritime international, la restauration d’écosystèmes côtiers, l’investissement massif pour la mise à niveau des infrastructures d’assainissement et de traitement des déchets sur tous les continents.

Les 27 États membres de l’Union européenne, rejoints par 16 pays tiers, ont lancé la « Coalition de la Haute ambition pour un traité de la Haute mer ». 22 armateurs européens se sont engagés dans le nouveau label Green Marine Europe. L’Union européenne s’est engagée à se doter d’un jumeau numérique de l’océan qui permettra de rassembler les savoirs et de tester des scénarios d’action, au service de la croissance bleue européenne et de la gouvernance mondiale.

La France se montre exemplaire en annonçant avoir dépassé l’objectif de classer 30 % des espaces terrestres et maritimes sous juridiction française en aires protégées, avec l’extension de la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises. Avec d’autres Etats, elle demandera cet été à l’OMI la création d’une Zone Maritime Particulièrement Vulnérable au regard de la forte présence de cétacés, afin de pouvoir y limiter la vitesse de navigation et réduire ainsi les collisions. Par ailleurs, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire met la France sur la trajectoire d’une sortie des emballages en plastique à usage unique à l’horizon 2040. La France publiera prochainement sa première stratégie nationale polaire et lancera un programme scientifique de mesure de la contribution de l’Antarctique de l’Est à l’élévation du niveau des mers.

Les travaux du One Ocean Summit sont le point de départ d’une série de rendez-vous internationaux pour lesquels l’Océan sera central, notamment la Conférence des Nations Unies sur l’Océan de Lisbonne en juin. Pour confirmer cette dynamique et construire un agenda international océanique ambitieux, la France et le Costa-Rica ont proposé d’organiser ensemble en 2024 la prochaine conférence des Nations Unies sur l’Océan.