Question n°7983  – Publiée au JO le 16/05/2023

Moyens dédiés aux structures institutionnelles médico-psychologiques

Mme Sandrine Le Feur appelle l’attention de M. le ministre de la santé et de la prévention sur les moyens dédiés aux structures institutionnelles médico-psychologiques.

La santé mentale constitue un des enjeux majeurs de santé publique en particulier depuis la crise sanitaire. Lancé en 2022, mon parcours psy reflétait les besoins croissants de réponse thérapeutique aux souffrances psychologiques des français et entend améliorer l’accès aux soins en santé mentale tout en permettant aux psychologues de ville de s’inscrire dans le parcours de soins des patients en souffrance psychique d’intensité légère à modérée.

Tout d’abord, l’adressage des patients par le médecin généraliste peut être un frein dans le contexte de désertification médicale. Une part de la population se trouve sans médecin traitant et de ce fait ne pourra mobiliser monParcoursPsy. Par ailleurs, l’adressage par le généraliste vient médicaliser une situation qui n’a que rarement intérêt à l’être, au moins dans un premier temps.

Les moyens engagés dans le cadre de MonParcoursPsy aurait également pu servir à renforcer les dispositifs institutionnels qui préexistent, notamment les Centres Médico-Psychologiques. Ces structures qui proposent une prise en charge globale et des consultations gratuites pour le patient font face au manque de moyens humains pour la mission de prévention qui leur est dévolue. Les professionnels qui y exercent constatent également qu’ils se trouvent de plus en plus aux prises avec des situations extrêmement dégradées lorsqu’elles leur parviennent, une tendance que MonParcoursPsy risque d’exacerber. En effet le parcours constitue une réponse rapide et ses modalités sont adaptées aux difficultés psychologique de faible intensité. Néanmoins, il tend à devenir la porte d’entrée y compris pour les souffrances psychologique sérieuses nécessitant une prise en charge plus poussée.

L’atout des Centre Médico-Psychologiques repose sur leur fonctionnement en équipes pluridisciplinaires qui travaillent en réseau notamment avec les partenaires éducatifs (établissements scolaires, aide sociale à l’enfance, services sociaux, institutions médico-sociales, associations de mandataires judiciaires, etc.). Cette approche permet une prise en charge plus adaptées que celle isolée développée dans le cadre de MonParcoursPsy, les problématiques psychiques découlant bien souvent de contextes sociaux.

Les moyens dédiés à ces structures institutionnelles semblent largement insuffisants. Ainsi le collectif Manifeste psy a estimé que les cinquante millions du dispositif MonParcoursPsy auraient permis le financement de deux cent postes de psychologues pendant dix ans. Il est à craindre qu’une future extension du dispositif ne vienne assécher davantage les moyens de ces structures.

Dans ce contexte, elle lui demande comment le gouvernement entend reconnaître l’exercice des professionnels des CMP et leur donner davantage de moyens.