Accompagnée de Jean-Yves CHALM, administrateur du Conseil de développement du Pays de Morlaix, je me suis rendue à la peupleraie de Yves BARAZER à Plouégat-Guérand. L’échange s’est déroulé en présence de Nicolas LORIQUE, Directeur Adjoint du Centre régional de la propriété forestière (CRPF), de David FERREC, technicien du CRPF pour le département du Finistère et de Jean-François COURCOUX, élu Bretagne et Pays-de-la-Loire au CRPF.

La populiculture n’est pas un mode de sylviculture classique. La densité initiale correspond à la densité finale. Avec 200 tiges par hectare en peupleraie, une forte présence de cervidés peut poser problème. En sylviculture classique on prévoit plus d’espacement entre les arbres.

C’est une activité à cheval entre l’agricole et le forestier. 

Yves BARAZER dispose d’environ 8 hectares avec des variétés qui permettent désormais des rotations courtes. Jusqu’à ces dernières années, il n’y avait pas de clones résistants. Dans moins de 10 ans, on aura des premiers clones tolérants et plus résistants à la rouille. Un plan de peuplier coûte de 12 à 15 € et il est possible d’en planter 200 par hectare. Ce n’est pas énorme mais le rendement se voit au bout de 15-20 ans voire 20-25 ans. Après les 10 premières années, il n’y a plus beaucoup de travail. Une fois coupé, on laisse la souche se décomposer.

Il y a eu un débat à l’Assemblée nationale concernant la coupe rase. Pour éviter cela, il est préconisé de mélanger les espèces et d’effectuer des coupes d’éclaircies, qui se voient moins. Il est important de valoriser l’arbre au bon moment de son schéma de croissance.

Les industriels utilisent de plus en plus le bois pour les cageots (conditionnement des légumes, bourriches d’huitres), pour la construction (poutres, tiny house) ou l’ameublement pour lequel les bois clairs sont aujourd’hui plus recherchés. En Bretagne, le besoin est de 700 hectares par an pour 150 millions de m3, mais on ne produit que 300 hectares.

L’avantage du peuplier est de pouvoir être implanté proche des cours d’eau, en zone humide. Il a un effet filtrant sur les nitrates et ne nécessite pas de traitement. On parle de phytoremédiation pour le traitement des zones humides. C’est donc une production durable.

Les interventions du CRPF ont permis de souligner le besoin d’accompagner les agriculteurs. Une des pistes est de préconiser des taillis à courte rotation dans la PAC. A l’échelon plus local, Breizh Forêt Bois aide à hauteur de 80 % du montant HT pour le boisement. Avant, il suffisait de se rendre à la DDTM pour disposer de bons à l’achat des plans. Aujourd’hui, les propriétaires sont obligés de faire appel à des professionnels de gestion forestière pour entrer dans les critères d’aides, alors que les peupleraies bretonnes sont de petite taille. Le CRPF préconise de revenir à un système simple de bons à l’achat.

Le travail va se poursuivre avec le Conseil départemental.