L’actualité, marquée par le mouvement des « gilets jaunes » voit fleurir nombre de revendications parmi lesquelles figurent en bonne place le poids des taxes et divers prélèvements obligatoires dans le budget de nos concitoyens. En corollaire, des questions du genre « que fait le gouvernement avec notre argent ?« , « où passe l’argent ? » accompagnés par des propos souvent mensongers sur les réseaux sociaux me sont régulièrement posées.
Après avoir rencontré des représentants de gilets jaunes sur ma circonscription je souhaite revenir sur ce point : « Que fait l’état de ces taxes et de ces impôts ? » car il explique en grande partie une autre des revendications pour de « de meilleurs services publics »
Un budget de près de 400 Milliards d’Euros pour la France
Le budget représente globalement les différentes dépenses que l’État réalise. Cela représente quelques 400 milliards de dépense
En réalité les recettes fiscales (impôts, taxes, TVA, etc…) et non fiscales (revenus d’activité industrielles, de son patrimoine) ne suffisent pas à assurer toutes les dépenses. C’est pour cette raison que le budget de l’état présente un déficit. Déficit chronique car depuis 1974, chaque année, le budget présente un déficit. Pour l’année 2018 il sera de l’ordre de 80 Milliards d’Euros.
Ainsi, comme chaque année, la France sera obligée d’emprunter sur les marchés une somme de près de 185 Milliards ( pour combler le déficit, et également rembourser les emprunts [capital] qui arrivent à échéance cette année).
Si ce n’est pas l’objet de mon propos que de parler de dette, c’est une donnée qu’il est nécessaire d’avoir en tête, en effet, aujourd’hui près de 11% du budget (42 Milliards) est englouti dans les seuls intérêts d’emprunt. Ce sont autant de marges de manœuvres que nous n’avons plus.
Où passe notre argent ?
On le voit sur le tableau ci-dessus, l’ensemble des recettes de l’état sont redistribuées dans des services publics auxquels nous sommes attachés, c’est notre modèle social.
Par exemple la plus grande part va à l’éducation et la recherche (le financement de notre système scolaire), une part importante également va vers les actions de solidarité, de santé, de soutien à l’emploi. Les infrastructures, dont nous bénéficions tous, sont également financées par ce budget de l’état et donc pour partie par nos impôts et les taxes que l’état perçoit (TVA, TICPE, etc…).
A ce stade, je souhaite faire une mise au point sur deux postes de dépense importants : L’union Européenne et la Défense.
La France contribue à hauteur de 19.9Md€ à l’Union Européenne. Elle participe ainsi au financement du programme Erasmus +, de notre contrôle aux frontières de l’Union, de l’aide humanitaire que l’UE procure aux personnes affectées par des conflits. Il faut savoir qu’en retour l’Union Européenne restitue près de 14,5 Md€ à la France sous la forme d’aides. Par exemple, l’agriculture via la PAC, nos régions et notre recherche bénéficient d’aides importantes de l’Union Européenne.
Pour notre Défense et notre sécurité, la France consacre 20% de son budget, c’est une dépense importante, qui est consentie pour assurer l’autonomie stratégique de notre pays et rester en éveil face au terrorisme. Pour ce qui est de la défense seule, cela représente moins de 2% de notre PIB, ce qui est bien inférieur à ce que d’autres pays y consacrent (Etats unis : ~3.6%). Ces dépenses nous permettent, dans le même temps, de détenir une industrie de défense, de nombreux emplois et d’une réelle autonomie stratégique. C’est un atout pour notre pays.
L’État ne met pas dans sa poche
Ce tableau succinct et forcément simplifié résume l’ensemble des dépenses contractées par l’Etat.
En réalité, ces dépenses s’insinuent en permanence dans notre quotidien, et nous avons tendance à les trouver normales, puis à les oublier, et dans tous les cas à ne plus mesurer le coût réel de certaines choses.
Par exemple :
- une année de scolarité au collège, c’est un coût de plus de 8000€/an, entièrement financé par l’état.
- une consultation chez le médecin c’est pris en charge à hauteur de 66% par l’état
Je pourrais multiplier les exemples à l’envie.
En réalité, notre pays est connu de par le monde comme étant un « état providence », c’est un choix politique, un choix de société, issu de l’histoire, de l’après guerre notamment.
Ce modèle social, je le dis est notre force.
Oui on paie moins d’impôts en Angleterre, oui on paie moins d’impôts en Allemagne, mais est-ce vraiment ce que nous voulons ?