Envoyé spécial - glyphosate comment s'en sortir ? Mon droit de réponse

Au delà des propos tronqués qui ont été mis en scène l’émission « Envoyé spécial – Glyphosate : comment s’en sortir ? » je souhaite une fois de plus, revenir sur mon cheminement durant la préparation et le vote de la loi EGAlim et en particulier sur ma position sur le glyphosate, cette molécule si controversée.

Tout d’abord, je suis depuis toujours engagée pour une agriculture responsable et durable, respectueuse de l’environnement. A ce titre j’ai toujours été hostile à l’utilisation des pesticides dont le glyphosate. Et, en tant qu’agricultrice bio, cet engagement va au delà des mots : je ne les utilise tout simplement pas !

Dans le cadre des états généraux de l’alimentation j’ai très rapidement travaillé pour sensibiliser contre les méfaits du glyphosate alors que des discussions se tenaient au niveau du parlement européen et de la commission. Rappelons-le, il était alors question de repartir pour dix années de plus d’utilisation du Glyphosate. Ma tribune, reprise dans la presse, dans le sens d’une interdiction le plus rapidement possible, a rassemblé plusieurs dizaines de collègues députés.

Ensuite, dans le cadre cette fois des discussions sur le texte de la loi EGAlim, j’ai voté, en première lecture, un amendement pour interdire cette molécule. Ce vote a eu l’effet que je souhaitais. Certes, l’amendement avait été rejeté, mais l‘opinion publique était alerté, sensibilisé, et restait dans l’incompréhension de ce rejet. A la suite de quoi, on s’en souvient, le Président de la République a du se saisir du dossier glyphosate, et réaffirmer son souhait d’en finir avec cette molécule.

Il fallait dès lors rester pragmatique, ne pas céder à la tentation de l’interdire de suite sans solution de remplacement dûment étudiée. Il fallait obtenir que l’interdiction soit « travaillée » et pas décrétée d’en haut. Ce qui est une mauvaise méthode, l’épisode des gilets jaune l’a démontré. C’est tout l’objet des travaux qui sont en cours dans le cadre de la mission glyphosate qui agit en ce sens depuis lors.

Ainsi, il devenait inutile et même contre-productif de re-voter, en seconde lecture, l’amendement glyphosate. Mettre un coup d’arrêt pérenne à l’utilisation du glyphosate passe selon moi, par la mise en place de solutions de remplacement, faute de quoi, ceux qui ne peuvent s’en passer reviendront à la charge et le risque d’un retour en arrière sera grand.

Cela ne peut se faire sans concertation.

Voilà, la seule raison de mon abstention, en seconde lecture, de l’amendement glyphosate, celle du pragmatisme et de la réalité.  l’engagement de sortie sera tenu et comme je dis souvent : « cette bataille se joue surtout dans les champs et pas sur les plateaux télé ou au sein de l’Assemblée Nationale »